Aller au contenu

Les 27 km du Cap Aubrac 2012

    Dimanche 24 juin 2012, 1 coureurs de l’USNSP athlétisme ont participté aux 27km du Cap Aubrac en Lozère.

    • 475ème – William Sabliet – 3h35m28s – V3M (18ème)

    Le tout sur environ 550 participants !

     

    William Sabliet

    Récit de course de William :


    Toutes les courses se font en majorité à une altitude qui varie de 1200m à 1450m sauf le marathon qui dessend dans la vallée pour 1400m D+ et le Circus 2000m D+

    J’avais choisi la Cap Aubrac 27km avec 515m  D+ en autonomie totale, juste un ravitaillement point d’eau à mi-course. Toute aide extérieure entraînant la discalification.
    Nous partons de Nasbinals, joli village de l’Aubrac avec ses pierres et ses toits typiques d’aloses.
    Comme le village est sur un mont, on démarre par une côte sur la route qui fait le tour de l’église, 1,5km en pente douce pour se mettre en jambe. Puis on tourne sur la droite et on s’enfonce dans une vallée pour remonter sur le plateau. On est parti pour 6km de montée dans la prairie ou sur les sentes des vaches à travers la forêt.
    Quelques petits accordéons (car nous sommes environ 700) aux point rétrécis, comme les passages de gués ou enfilades entre les arbres. S’il faisait frais au départ 7h50, ceux qui on fait l’Aubrac circus (55km) sont partis à 5h30 devaient avoir froid.
    Après quelques montées assez sévères, où le single est de rigueur entre les arbres et l’herbe haute, la file des traileurs colorés atteint le plateau où l’on on a le plaisir de courir sur des chemins légèrement valonnés. le paysage est somptueux, on prend le temps d’admirer entre deux gorgées du camel back puis l’on dévale une pente très technique. J’arrive au  ravito 14,2km en 1h30. Bien content  de mon temps en fonction du terrain technique et je me dis que ça va bien marcher pour faire mes 3h15 que j’ai prévues au départ.
    Après le ravito on trace tout droit vers Mars, pour atteindre le sommet de la montagne. à nouveau la vue d’un plâteau parsemé de petits monts nous fait croire que l’on va retrouver une superbe toundra douce et belle comme une moquette.
    Mais voilà, on nous fait courir dans les champs sur les mottes d’herbe haute qui se prennent dans les chaussures. C’est épuisant, on ne regarde plus les paysages, sinon on se ramasse une bonne gamelle. Je crois que j’ai perdu toute mon énergie sur cette traversée de ce plateau à vaches, 6km la dessus ressemble à marches commandos en terrain hostile.
    La vitesse a fondue,au point de peser sur mon moral.

    Enfin, on retrouve des chemins caillouteux, puis l’on rentre à nouveau dans la forêt dans une tranchée qui doit être utilisée pour transporter les arbres. J’ai un problème désagréable à l’estomac qui ne me permet plus d’avaler du dur, je ne supporte que l’eau. Avec ce manque d’énergie, la fatigue arrive assez vite, je n’ai plus d’essence dans le moteur. Les crampes me titillent depuis 3km déjà, je gère tant bien que mal en diminuant la longueur des foulées ou en marchant dans les montées.
    Une dernière côte violente, tout droit devant : c’est leur spécialité là bas, on trace tout droit dans la pente comme au pied du télésiège. les crampes aux quadris au niveau du genou sont hyper douloureuses, je suis obligé de m’arrêter à 3 reprises dans la côte et de m’étirer. Certains me passent en m’encourageant, le trail c’est une autre ambiance que la course sur route, tout le monde souffre un jour ou l’autre dans une course, même les meilleurs. Donc tout le monde est solidaire, est le premier à aider.
    Arrivé en haut, on rejoint le parcours des 55km. La seule pancarte du parcours (ça aussi c’est le trail, pas d’indication des distances ou très peu), indique 3,5km arrivée.
    Je croyais être à 1,5km, coup de bambou supplémentaire.
    Je serre les dents, car on se retrouve dans des sentes d’animaux, qui sont encaissées dans la prairie, où on ne peut pas mettre 2 pieds l’un à côté de l’autre, il faut trottiner en croisant les pieds l’un devant l’autre, comme si l’on se trouvait sur un fil d’équilibriste; ou alors sauter de motte en motte. Avec des crampes il faut oublier la deuxième option.
    Après 800m on retrouve un chemin qui descend en pente douce, puis remonte sur 1,5km environ. Je vois le clocher du village un peu plus bas. Le chemin devient carossable, mais je ne pourrais pas en profiter, je suis incapable d’accélérer l’allure sous peine de sanction immédiate.
    Enfin, une bénévole me dit “courage plus que 500m, que de la descente”.
    Je rentre dans le village, pour le plaisir je me force à doubler les 3 personnes devant moi et je passe la ligne d’arrivée.

    Je n’arrive même plus à relever la jambe pour qu’on me retire la puce qui se trouve sur la chaussure.

    Je prends quelques forces avec de la tomme de brebis et de la banane, ça me retire le dégoût du sucre que j’avais depuis le début.
    Autant vous dire que je n’ai pas réussi le temps que je comptais faire, je mets 3h35. Un peu déçu mais content d’être arrivé, il y a eu des abandons et des blessés (entorses), dont un qui a été emmené à l’hôptial par les pompiers après avoir passé la ligne il est tombé dans les pommes. Donc à plus de 60 ans, je peux m’estimer heureux.

    Je ne regrette pas le W-E qui fut superbe. Je ne connaissais pas cet endroit, c’est vraiment splendide, j’y reviendrai hors compétition pour le plaisir.
    Tous les concurrents ont trouvé l’ensemble des courses très cassantes. Certaines dangereuses comme le Marathon à cause des pierriers.
    En ce qui me concerne, j’avais fait le trail de la forêt d’Encouves en Normandie, il faisait 36km mais m’a paru plus facile que celui-ci qui n’en fait que 27 à cause de la pénibilité du terrain.

    Je n’ai pas encore trouvé la nourriture idéale pour les trails, après 2h30 de course, j’ai du mal à manger.

    Résultat complet de la course sur sur le site officiel de “Courir en Aubrac”